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Numéro 540

Vendredi 17 juin 2022

Edito

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Philippe Clément

La voiture électrique n’est pas la panacée

Vendre une voiture neuve à moteur thermique sera interdit sur tout le territoire de l’UE dès 2035. Pourtant, en Europe comme ailleurs, avec ou sans interdiction, il existe des choses impossibles à faire. Comme se déplacer sans dégager de CO2, par exemple. Ah si, si, essayez, vous allez voir. A moins de descendre le cours d’une rivière, assis sur le tronc d’un arbre mort de sa belle mort en se laissant porter par le courant et en retenant votre respiration, vous allez devoir dépenser de l’énergie. Et l’énergie, ça dégage du CO2. Que ce soit quand votre moteur fonctionne, quand vos batteries se rechargent ou quand votre cheval tousse. C’est comme ça.

Donc interdire les voitures à essence ne résoudra rien au niveau global. D’autant que, a priori, les moteurs neufs de ces voitures neuves à l’horizon 2035 auront bénéficié de progrès technologiques qui les rendront encore un peu moins polluants.

Le fait est, aussi, que la voiture électrique, malgré ses atouts et ses progrès, n’est pas LA solution. La solution ? Tirer parti de tout ce que le génie humain a inventé pour créer une mobilité multimodale et adaptée à chaque besoin. Rouler électrique en ville et en périphérie, à l’essence ou au gaz sur les parcours moyens et partout où des températures trop extrêmes péjorent la voiture électrique, au diesel sur les longs trajets et pour le transport de marchandises. Et, sans même parler des carburants de synthèse qui arrivent, parier sur les progrès de l’électrique et de l’hydrogène pour, petit à petit, compléter et renforcer ce dispositif. Ça, ce serait une solution élégante, efficace et réfléchie. La mobilité est si essentielle à notre société qu’il est illusoire de penser qu’un ukase technocratique réglera le problème. Parce que la propension à  interdire ne démontre généralement que deux choses : la peur et le fait d’être à court d’idées.


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