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Jean-Luc Wenger

Jean-Luc Wenger

Edito

Une assurance de prime abord antisociale

Durant les vingt dernières années, les primes de l’assurance maladie ont plus que doublé. Je ne sais pas vous, mais mon salaire n’a pas suivi. Bien sûr que les coûts de la santé ont augmenté, mais pas dans la même proportion. Le 9 juin, on vote donc sur l’initiative du Parti socialiste qui propose de limiter les primes à 10 % du revenu des ménages. Une occasion de corriger le tir.

La hausse indigeste de 8,7 % des primes pour 2024 est la plus forte depuis 2010. Et elle passe mal. Toujours plus nombreux, les assurés choisissent une franchise élevée pour limiter les dépenses. Ou, pire, renoncent à se soigner lorsqu’ils tombent malades. Avec cette initiative sur
« l’allègement des primes », le PS veut garantir un accès aux soins pour tous et gommer les disparités régionales.

Pour « comprendre ce système d’assurance maladie compliqué, coûteux et antisocial, il faut plonger dans l’accouchement de la loi », écrit la Wochenzeitung du
9 mai. Le 20 mai 1900, les citoyens rejetaient massivement la loi sur l’assurance maladie, la « lex Forrer ». Le texte prévoyait d’introduire une assurance obligatoire et des primes liées au revenu. Un véritable système d’assurance sociale dans lequel Etat, employeurs et salariés auraient cotisé. Le non était porté par « les fabricants de tabac et de textile, les politiciens catholiques, les paysans et les protestants opposés à l’Etat social ». Les entrepreneurs ont brandi la menace d’une augmentation de leurs charges et des pertes d’emplois prévisibles. Comme toujours.

Depuis lors, le système d’assurance privée avec des primes par tête survit. Même si quelques révisions partielles de la loi sont intervenues. Ainsi en 1964, le Parlement a adopté un léger toilettage. Ce qui fit dire au conseiller fédéral socialiste Hans Peter Tschudi : « Personne ne voudrait recréer ce système compliqué qui s’est désormais formé au fil de l’Histoire. » Il avait pu juger l’influence des caisses maladie privées durant la campagne. Curieux, non ? En toute franchise, c’est la déprime. Sauf si on vote juste.

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