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Numéro 544

Vendredi 26 août 2022

Edito

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Séverine André

Les femmes, variable d’ajustement

Le 25 septembre, le peuple suisse se prononcera sur la réforme de l’AVS.

Pomme de discorde entre les « pour » et les « contre » ? L’âge de départ à la retraite des femmes. Pourtant, on ne peut pas dire que la question soit neuve.

Depuis l’adoption par la Confédération d’une loi sur l’AVS en 1948 (dans laquelle l’âge de la retraite était identique pour les deux sexes), l’âge de passage à la retraite des femmes n’a cessé de varier.

De 65 à 63 ans en 1957, de 63 à 62 ans en 1964, de 62 à 63 ans en 2001 et de 63 à 64 ans en 2005. Sans parler, encore, de toutes les tentatives avortées au cours de la période considérée, et notamment en 2010 et 2020. Alors que, pendant ce temps-là, l’âge de passage à la retraite des hommes ne bougeait pas d’un iota.

Au point qu’on en arriverait presque à se demander si, dans cette affaire, l’enjeu ne serait pas de statuer sur la condition de la femme davantage que sur le financement d’une assurance solidaire, dont on nous dit qu’elle ne suffira pas à faire face au vieillissement de la population au cours des années à venir.

D’ailleurs, le débat s’est à ce point cristallisé autour de la question du genre qu’on ne parvient plus à envisager le problème hors des vieilles bringues, rancœurs, craintes et autres préjugés datés qui empoisonnent les rapports hommes-femmes depuis… l’apparition des rapports hommes-femmes.

Pourquoi ne pas, histoire de dépassionner le débat, laisser de côté le genre pour reformuler la question en des termes vaguement mathématiques ?

Voici donc : sachant que S est le salaire et R le montant de la rente, alors si A touche tout au long de sa vie S + R et que B n’a droit qu’à (S-19 %) + (R-30 %), alors à qui faut-il enlever un privilège pour arriver à une situation d’équilibre et d’égalité, telle qu’inscrite dans la loi ?

L’équation est ardue, mais pas de panique : vous avez jusqu’au 25 septembre.

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