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Numéro 545

Vendredi 2 septembre 2022

Edito

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Jean-Luc Wenger

Croupions et sot-l’y-laisse

Les opposants à l’initiative contre l’élevage intensif affirment que la Suisse a une loi qui serait parmi les plus strictes au monde en matière de protection des animaux. Pourtant, une exploitation agricole peut héberger jusqu’à 1500 porcs, 27 000 poulets ou 300 veaux, par exemple. Eux, les bienheureux animaux de la ferme, ne pourront pas voter le 25 septembre prochain. En résumé, le texte soumis vise à sortir la Suisse de l’agriculture industrielle et à mieux respecter les animaux de rente. « Toutes les bêtes doivent avoir accès à un pâturage », précise l’initiative. Ces exigences s’appliqueraient aussi aux importations de produits d’origine animale, cela pour éviter une arrivée massive de poulet hongrois ou de bœuf brésilien. Bien sûr, l’élevage de poules en batterie est interdit depuis 1996 et la législation en vigueur prévoit des dimensions minimales pour les espaces de vie des animaux de compagnie, mais également du bétail et de la volaille. Le Conseil fédéral et une majorité du Parlement rejettent l’initiative. Tout comme, évidemment, l’Union suisse des arts et métiers, l’Union patronale et l’Union suisse des paysans, qui s’opposent fermement à ce texte. Si le oui l’emporte, les poulets, sous antibiotiques, seront élevés « dans des groupes moins grands qu’aujourd’hui ». Un souvenir personnel remonte : ado, j’aidais dans un énorme poulailler, notamment au moment de la « cueillette » des poulets. Il s’agissait de les « récolter » dans leur sommeil et d’en glisser vingt dans un cageot conçu pour dix-huit gallinacés. Les deux derniers rentraient donc à force de coups de pied… Les caisses en plastique étaient ensuite acheminées à Courtepin (FR) où les poulets étaient gazés. Je n’en ai plus jamais mangé.

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