Aux chiottes, les économies d’énergie !

Récemment, j’étais aux cinémas Pathé Flon à Lausanne. J’ai découvert que les pissoirs étaient désormais munis d’écrans sur le dessus. Merveille de la technologie : on peut maintenant uriner sans s’ennuyer. C’est vrai que jusque-là, c’était l’enfer. Rares étaient les personnes qui parvenaient à tenir leur smartphone d’une main tout en se soulageant. Trente secondes sans regarder un écran, quelle torture !

Cette évolution est emblématique de notre société. Alors que la technologie progresse et que les écrans consomment de moins en moins, on pourrait en profiter pour économiser l’énergie. Eh bien non, ce serait trop simple. A la place, on sème des écrans partout ! Les affiches publicitaires sont remplacées par des systèmes de diffusion vidéo dans les gares, les bus, les stations de métro. On colle des boîtes à images dans tous les coins disponibles. Alors que quasiment tout le monde est déjà muni d’un smartphone qui fait office de télévision ! Et au lieu de baisser, la consommation électrique explose.

En ce moment, le Conseil fédéral demande aux citoyens de réaliser des économies de bouts de chandelles. C’est très bien. Même si on pourrait objecter que ces recommandations toutes bêtes devraient être martelées depuis des années dans des campagnes nationales pérennes. En parallèle, on laisse les entreprises faire comme bon leur semble et gaspiller sans aucun contrôle. On applaudit à l’implantation de serveurs de minage de cryptomonnaies. On accepte la commercialisation d’appareils de vapotage jetables. On laisse les locaux commerciaux allumés la nuit. Et mille autres aberrations écologiques du même tonneau.

En Suisse, le business c’est sacré. On ne touche surtout à rien. Et on fait reposer toute la responsabilité sur les épaules des citoyens. Qui, en bons petits soldats, vont sans doute faire docilement ce qu’on leur dit. C’est tellement plus simple que d’édicter des lois pour forcer les entreprises à se comporter éthiquement.