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Numéro 571

Vendredi 24 mars 2023

Edito

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Stéphane Babey

Un scandale qui a trop duré !

C’est la fin d’un long feuilleton totalement scandaleux. Près de 30 ans que l’image de la Suisse est écornée par cette affaire. C’est donc avec un certain soulagement que l’on accueille la fin de cette aberration, de cette monstruosité, de cette gabegie innommable : le nom Credit Suisse sans accent sur le « e » de « crédit ». La banque proche de la faillite étant absorbée par UBS, son nom sans queue ni tête adopté au début des années 1990 va disparaître dans les poubelles du corporate branding.

Car enfin ça ne rime à rien ! Soit on utilise l’allemand « Schweizerisch Kredit », soit le français « Crédit Suisse », soit à la rigueur l’anglais « Swiss Credit ». Mais jamais, au grand jamais on ne mélange deux langues pour obtenir un spécimen de tératologie onomastique tel que « Credit Suisse » ! C’est criminel de malmener la grammaire et l’orthographe de cette façon ! C’est comme si on nommait une chaîne de prêt-à-porter Das Pantalon Beautiful ! Ou une boulangerie Au Bread Gut ! Il faut être complètement débile !

Des générations de journalistes économiques et de correcteurs sont devenus fous avec ce Credit Suisse sans accent ! Et on ne sait même pas comment ça se prononce ! Est-ce qu’on doit dire « credite », « crédite », « crédi » ?

Bien entendu, les dirigeants de la banque sont également des escrocs, des incompétents, des guignols, des bras cassés, des profiteurs sans vergogne uniquement préoccupés par leurs bonus, des pollueurs, des lécheurs de culs de dictateurs, des complices de narcotrafiquants, des technocrates coupés de la réalité dans leurs voitures de luxe blindées, des stakhanovistes du néolibéralisme chez qui toute valeur morale a été supplantée par l’obsession du pognon, des champions de l’évasion fiscale directement responsables de l’effondrement des systèmes sociaux à l’échelle planétaire, des appauvrisseurs de l’Humanité. Mais toutes les grandes banques font la même chose. En revanche, Credit Suisse était la seule à massacrer la langue. Et pour ça, ses dirigeants mériteraient la prison ! Parce que pour les autres motifs, faut pas rêver, ils s’en tireront sans égratignure…

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