Vendredi 16 juin 2023
Edito
Stéphane Babey
Bêtes à faire peur
Alors que la répression se durcit contre les militants écologistes, notamment en Allemagne, l’UDC commence depuis quelques mois à entonner un nouveau couplet : les activistes du climat sont des terroristes. Parmi les élus qui se sont aventurés sur ce terrain de la surenchère, on trouve le Neuchâtelois Niels Rosselet-Christ ou le Saint-Gallois Mike Egger (La Liberté, 10.6).
On peut approuver ou non l’action de ces gens qui se collent aux routes. Pour notre part, ça nous semble plutôt contre-productif car ça braque une partie de la population. Mais il faut reconnaître que ça fait parler de la cause. En revanche, comparer de telles opérations de désobéissance civile non violentes à du terrorisme, c’est d’une stupidité abyssale. Le terrorisme consiste à tuer des innocents pour créer une peur artificielle afin d’imposer ses idées. Alors que dans le cas qui nous occupe, la peur existe préalablement, c’est celle de la destruction de notre biotope et de l’extinction de l’espèce humaine. Les militants ne cherchent pas à terrifier mais à réveiller une opinion publique amorphe. Encore une fois, les UDC illustrent que, selon le proverbe, quand le sage montre la lune, les imbéciles regardent le doigt. Doigt qu’ils se fourrent ensuite dans l’œil jusqu’au coude. Mais sans jamais rencontrer leur cerveau.
Terrorisme… Ils aiment décidément les grands mots, à droite. Puisqu’ils apprécient l’emphase, soumettons-leur ce cas. Comment faut-il qualifier des élus du peuple qui, dans une démocratie, se laissent acheter par une dictature étrangère ? Qui relaient sans vergogne le propagande de Poutine, comme le font Roger Köppel et quelques autres ravis du Kremlin ? Qui, jusqu’au sommet du pouvoir, défendent la cause d’un tyran sanguinaire ? En temps de guerre, on parlerait de haute trahison. Voilà sans doute pourquoi ils tiennent tant à la neutralité, d’ailleurs.
C’est facile de jouer avec les mots. Qu’ils se souviennent juste qu’ils ne sont pas les seuls à pouvoir le faire…