Vendredi 1er septembre 2023
Edito
Stéphane Babey
Les Verts éparpillés façon puzzle
La campagne pour les élections fédérales du 22 octobre est lancée. Un sondage du Temps (28.8) montre sans grande surprise que le climat est devenu la principale préoccupation des Suisses par suite d’un été qui a enchaîné canicules et catastrophes naturelles. Une fois de plus. Plus surprenant, si les sondés placent les Verts au premier rang des partis les plus aptes à lutter contre le réchauffement, l’UDC arrive en deuxième position, quasi à égalité, alors que ses élus en sont encore à confondre climat et météo. Ce score reflète certes mécaniquement la force de l’UDC, premier parti du pays. Mais on peut aussi y voir un signal de faiblesse de la formation écologique : seuls 15 % des personnes interrogées font confiance au parti pour répondre aux enjeux climatiques (14 % pour l’UDC). C’est peu pour les Verts, dont c’est quand même censé être le cheval de bataille !
Ce piètre résultat, le parti écologiste en est en partie responsable à force de s’éparpiller sur des thématiques éloignées de l’environnement. S’engager sur la théorie du genre, l’écriture inclusive, les droits des LGBTQI+, c’est bien beau, mais ça brouille complètement le message pour les citoyens. La convergence des luttes n’est pas une mauvaise idée en soi, mais elle englobe tellement de choses qu’elle est un frein pour répondre à l’urgence climatique. Sans compter qu’elle donne des munitions faciles à l’UDC qui peut sortir sa grosse artillerie antiwoke empruntée au trumpisme.
A l’interne, les Verts historiques hésitent de moins en moins à confier en off qu’ils ne comprennent plus la ligne du parti. La section vaudoise vient d’enregistrer la démission d’un élu pour ces mêmes motifs. Quant à l’électeur, qui attend qu’on lui propose du concret sur le climat, il est enseveli sous les idées de WC transgenres et de pistes cyclables inclusives dont il peine à voir le rapport avec le schmilblick.
Les glaciers reculent. Et il va arriver la même chose à la vague verte si ça continue.