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Numéro 590

Vendredi 15 septembre 2023

Edito

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Laurent Flutsch

Coûts d’assommoir

Beurre +12,3 %, lait +8,9 %, sucre +14,1 %, cacao +8,1 %, huile +15,4 % : entre 2022 et 2023, la hausse des prix en rayon a rendu la popote nettement plus dispendieuse. Surtout si celle-ci implique le luxe inouï d’une cuisson, au gaz ou à l’électricité. Laquelle a augmenté de 27 %, en attendant une nouvelle hausse moyenne de 18 % l’an prochain.

Ça donnerait envie de partir en voyage pour se changer les idées, mais les tarifs des transports aériens se sont envolés : +26,5 %. Bien sûr il reste le train, par ailleurs moins polluant que l’avion. Sauf que les billets CFF, déjà coûteux au départ, vont encore grimper à l’arrivée : dès le 10 décembre prochain, 4,2 % de plus pour les tickets unitaires et les cartes journalières, et 135 francs de plus pour un abonnement général 2e classe. Ce n’est peut-être pas le bon moment pour claquer des sous en escapades ferroviaires, somme toute, d’autant qu’on attend une hausse plutôt brutale des primes maladie. Sans compter celle des loyers, toujours latente. Et de tout le reste ou presque.

Dans l’immense majorité des ménages, l’inflation fait redouter les chiffres rouges et les jours moroses. La satanée question du pouvoir d’achat devient ainsi cruciale en perspective des élections fédérales du 22 octobre. A l’UDC, on enfourche les habituels dadas en attaquant les taxes étatiques et la redevance. Pas question de s’en prendre aux marges bénéficiaires des distributeurs et autres entreprises, en revanche. Au Centre toujours très démocrate-chrétien, on veut alléger les charges des gens dûment mariés. Que les autres se débrouillent. Au Parti socialiste, on entend agir contre la hausse des primes maladie, des loyers et des denrées. Ça paraît bien, mais comment, concrètement ? Quant aux autres partis, ils préfèrent esquiver le sujet, semble-t-il.

Quoi qu’il en soit, les gens frappés par le coût de la vie risquent fort de subir une nouvelle inflation : celle des promesses et du baratin. Dans ce registre, les politiques sont toujours prompts, eux aussi, à renchérir.

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