top of page
Numéro 593

Vendredi 6 octobre 2023

Edito

daad0320-be5b-41e8-a5ce-2698b24a91b8

Sébastian Dieguez

On ne compte pas pour des primes

Il y a des nouvelles qui font chaud au cœur. Ainsi, une analyse de la SonntagsZeitung révélait cette semaine que 113 personnes au Palais fédéral, dont 90 élus, roulaient pour le lobby de la santé. Incroyable, un représentant du peuple sur trois se soucie donc de votre santé ! Et après, on dit que les politiciens sont froids et déconnectés du peuple…

Evidemment, les esprits chagrins pourraient se demander pourquoi une telle proportion de parlementaires et de lobbyistes est nécessaire pour s’occuper de questions médicales. Après tout, quelques-uns suffiraient, mettons quatre ou cinq, histoire de laisser de la place à ceux qui voudraient représenter, par exemple, les malades, les assurés, les proches aidants, les pauvres, les endettés, les inflationnés, les têtes-sous-l’eau, les rationnés, les long-covidés, les cariés ou les qui-vont-crever. Autant d’êtres vivants dont on s’accorde généralement à dire, pour le moment, qu’ils ont tout de même le droit d’exister.

De mauvaises langues sont allées jusqu’à insinuer que la maladie et la souffrance faisaient un business des plus juteux. C’est aller un peu vite en besogne. Encore faudrait-il, pour que ce soit le cas, monter une sorte de système où tout le monde serait obligé de donner régulièrement de l’argent – et chaque année un peu plus – afin de payer les hôpitaux, les médecins et les médicaments, mais de telle sorte que la majorité des payeurs ne pourrait rien recevoir en échange. Et devrait d’ailleurs se faire aider à coups de millions d’argent public pour ça. C’est déjà un scénario assez fantaisiste mais il faudrait, en plus, imaginer qu’un tiers des représentants du peuple serait dans le coup. Et consacrerait l’essentiel de son énergie à ce que cela ne change jamais.

Allons, on parle ici de la santé, notre bien le plus précieux à tous. Ce n’est dans le fond pas si étonnant que cela passionne autant de parlementaires, il n’y a pas de quoi être cynique ! D’ailleurs, ils ont plutôt bonne mine, eux, vous ne trouvez pas ?

bottom of page