Vendredi 27 octobre 2023
Edito
Stéphane Babey
Une vague après l’autre
Les résultats des élections fédérales de dimanche passé, marquées par le fort recul des Verts et l’avancée de l’UDC, inquiètent sans doute les citoyens soucieux d’écologie et de l’avenir de notre planète.
Qu’ils se rassurent : cette recomposition du Parlement vers la droite ne devrait pas changer grand-chose. Pour s’en convaincre, il suffit d’examiner la législature qui vient de se terminer. En 2019, le parti écologiste suisse avait réalisé le meilleur score de son histoire, porté par le mouvement de la grève pour le climat et l’exemple de Greta Thunberg. Ah, on allait voir ce qu’on allait voir ! Les pollueurs allaient en prendre pour leur grade !
Quatre ans plus tard, quel est le bilan ? Il est à peu près nul. La quasi-totalité des objets environnementaux aux Chambres ont été repoussés ou complètement vidés de leur substance.
C’est mathématique : avec 30 représentants, le groupe des Verts au Conseil national ne faisait pas le poids, malgré ses alliances, face à la droite systématiquement unie pour que rien ne change.
Pour la législature à venir, ils auront encore moins d’importance, mais cela n’aura selon toute vraisemblance pas le moindre impact sur la politique suisse. Dont la principale qualité, disent les optimistes, est sa stabilité. Les pessimistes parleront plutôt d’immobilisme, mais le résultat est le même.
Ce sont les lobbys et les intérêts privés qui font la loi dans notre pays, et l’intérêt commun peut aller se rhabiller. Tout va bien tant que les affaires sont florissantes. Et s’il y a des problèmes, c’est la faute des étrangers.
Ça a le mérite d’être simple, à défaut d’être efficace. Quant à la planète, on aura tout le temps de s’en occuper quand on sera morts.