Rien à Fiechter !

Gloire à Nils Fiechter et Sarah Regez, respectivement président et cheffe de la stratégie des Jeunes UDC suisses ! Gloire à Ramon Hug, président des Jeunes UDC argoviens ! Ces trois-là sont des modèles, francs, directs, loyaux, entiers. Avec la fougue de leur âge, ils défendent ardemment leurs idées sans les affadir de bienséance calculée ni de pudeurs hypocrites. C’est magnifique.

Ainsi affichent-ils sans honte leur belle connivence avec les néonazis de Junge Tat, militants violents de la suprématie blanche. « Leur message est exactement le même que le nôtre », proclame Ramon Hug avec panache. En féal héroïque, il défend aussi l’Autrichien Martin Sellner, invité à rencontrer la saine jeunesse UDC d’Argovie mais injustement expulsé par la police au motif qu’il colle des croix gammées sur les synagogues, qu’il prône la déportation massive ou qu’il est interdit d’entrée en Allemagne. Un vrai martyr !

Aussi veules que félons, de jeunes UDC d’autres cantons critiquent ces rapprochements nazifiants, tout comme une improbable coalition des jeunesses partisanes, toutes opinions confondues. Mais Fiechter, Regez, Hug et leurs fervents compagnons résistent à ces viles manœuvres. Vaillants et intègres, ils ne renient pas leurs idéaux.

Saluons donc la constance de ces jeunes, qui ont le grand mérite de traduire sans détour ce que leurs aînés, plus matois et compassés, distillent depuis longtemps à mots plus ou moins couverts. En vilipendant systématiquement les étrangers, les musulmans, l’Europe et le « camp rouge-vert », en relayant les théories complotistes, en flirtant avec les tendances extrémistes et en agitant les peurs, les Maurer, Perrin, Köppel, Freysinger, Nidegger ou Addor ont bien ensemencé le terrain, non sans demeurer tolérables, voire respectables aux yeux des complaisants et des mollassons. Mais grâce à une jeunesse plus fringante qui ose s’exposer et s’assumer, l’aboutissement naturel de leurs propos éclot enfin au grand jour. Jolie récolte, bravo à tous !