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Numéro 628 spécial été

Vendredi 28 juin

Edito

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Stéphane Babey

Léchez bien la vitrine, les gros losers !

Bienvenue chez les riches, tas de bouseux ! Quoi, vous êtes choqués par cette introduction ? Allons, pas besoin de se mentir. A Vigoûts de luxe, nous avons bien conscience que notre magazine n’est lu que par des crève-la-dalle qui rêvent de standing mais n’en ont pas les moyens. Les vrais riches ont leurs propres publications qui leur sont spécialement destinées et dont le prix est si prohibitif que vous n’êtes pas près de mettre la main dessus, bande de va-nu-pieds !

Vigoûts de luxe est une vitrine sur un monde qui vous échappera à tout jamais. Remplissez-vous bien les mirettes de toutes les merveilles dont vous avez l’impression qu’elles sont à portée de main, mais ne vous faites pas trop d’illusions non plus ! La vitre qui vous sépare de la richesse exposée ostentatoirement est si épaisse que vous aurez beau frapper dessus avec l’énergie du désespoir, elle ne bougera pas d’un pouce. Regardez tant que vous voulez, mais pas touche à la marchandise, les pouilleux !

C’est ça qui est beau avec ce système. En vous lançant quelques miettes en pâture, en vous permettant d’observer de loin leurs réjouissances, en vous vendant des sous-produits estampillés luxe qui ne sont que de pâles ersatz de la vraie fortune, les hypermilliardaires vous tirent encore au passage deux-trois ronds pour le torchon que vous tenez entre les mains. En plus ça maintient le calme chez les veaux que vous êtes, puisque vous croyez ainsi participer au festin alors que vous n’êtes que des larbins à qui on permet de bâfrer les épluchures. Eh ouais, ils sont malins. Plus que vous. C’est bien pour ça qu’ils ont tout et que vous n’avez plus de dents…

On a l’air de se moquer mais vous savez, à la rédaction de Vigoûts de luxe, nous sommes logés à la même enseigne que vous. Le magazine est fabriqué avec des bouts de ficelle, sous-traité dans des pays du tiers-monde, écrit par des enfants et des robots conversationnels. Nous aussi, nous avons des chaussettes trouées et des factures de médecin en retard. Et pas de Rolex ni d’incisives. Allez, que ça ne vous gâche pas la lecture. C’est la vie, bande de gros losers.

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