Vendredi 30 août 2024
Edito
Sebastian Dieguez
Silence, moteur, élection !
Vu le principe alambiqué (et sournois) de comptage et découpage qui caractérise la mécanique électorale états-unienne, les mœurs imprévisibles de ce peuple hétéroclite, et le tournant dictatorial et sectaire de l’un des partis en lice, il est toujours possible que Donald Trump soit réinstallé, d’une façon ou d’une autre, à la tête des Etats-Unis en novembre. Sans quoi ce ne serait pas intéressant ni palpitant, et encore moins un peu flippant.
C’est un bon spectacle, il faut le reconnaître. Certes, le scénario est un peu décousu et assez invraisemblable, mais bon, c’était aussi le cas pour Lost, et pourtant, tous les lundis (si je me souviens bien), nous étions scotchés devant cette série, et l’illusion de cohérence a tenu pendant au moins trois saisons ! Alors bon, on accepte sans broncher qu’un protagoniste se fasse tirer dessus pendant un meeting, qu’un autre se retire de la course parce qu’il a soudain réalisé qu’il était trop vieux, et qu’un nouveau personnage exultant attire toutes les lumières sur un air de Beyoncé. Ça fait peut-être beaucoup en à peine trois épisodes, mais on garde quand même l’impression que tout cela devrait mener quelque part.
On verra bien, comme on dit par chez nous. Enfin, si on se donne la peine de regarder jusqu’au bout. Parce que si l’intrigue et les acteurs ne sont pas si mauvais, il faut quand même signaler un gros problème avec les dialogues. Franchement, « ma foule est plus grosse que la tienne », c’est un peu faiblard, surtout au bout de la vingtième fois. Et puis « viens me le dire en face », bof, c’est un peu convenu, bonjour le cliché ! Il reste encore du temps, mais il faudrait que tout cela s’active un peu si on veut tenir le public en haleine.
Surtout que la compétition est féroce. Rien que chez nous, la nouvelle saison politique devrait prochainement démarrer, bien qu’on ne sache pas encore exactement quand. Et puis heureusement, on a toujours d’excellents films de guerre à mater. C’est fou ce qu’ils font aujourd’hui, ça a l’air tellement vrai !