Putain, dix ans !

En 1974, Alain Souchon chantait J’ai dix ans ! Mais si, souvenez-vous : J’ai dix ans / Je sais que c’est pas vrai mais j’ai dix ans / Laissez-moi rêver que j’ai dix ans / Ça fait bientôt quinze ans que j’ai dix ans / Ça paraît bizarre mais / Si tu m’crois pas, hé / Tar’ ta gueule à la récré.

Dix ans, un 7 janvier 2015, c’est aussi le massacre dans les locaux de Charlie Hebdo. Il faut le croire et s’en souvenir.
Ce n’était pas un rêve mais un cauchemar.

Tant de talents assassinés par l’obscurantisme et la bêtise.

Pour ne parler que des dessinateurs morts pour avoir voulu être vivants : Charb, Wolinski, Tignous, Honoré, Cabu, des confrères, des amis, des potes.

N’oublions pas Samuel Paty et dénonçons la lâcheté et l’hypocrisie des politiques. Parce que les assassins « virtuels » n’ont pas tous une kalachnikov.

Ils sont morts pour nous. Pour nos libertés. Pour l’esprit critique et iconoclaste.

Et nous ? Qu’avons-nous fait depuis dix ans de l’esprit Charlie ? Qu’avons-nous fait du fameux « JE SUIS CHARLIE  » ?

D’autres drames ont envahi notre espace émotionnel. C’est la vie. La vie qui se déroule ainsi et en résumé.

Dressons un constat : le dessin de presse est en perdition dans les journaux. Tout comme l’est la presse papier, grignotée et remplacée par les écrans et les réseaux.

Les éditeurs et propriétaires de ce qu’il en reste n’ont plus, pour « charte rédactionnelle », que le luxe et le fric avant tout. Ils détestent la contradiction et, par-dessus tout, que l’on mette notre nez dans leur business. Serons-nous complices par obligation, par paresse ?

Oui, la récré de Souchon est terminée. Dix ans, ça suffit ! Nos frères de Charlie Hebdo ne sont pas morts pour rien.

C’est à nous de les faire vivre.

Comme chaque année depuis quinze ans maintenant, l’équipe de Vigousse vous souhaite une belle année 2025 !