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Numéro 670

Vendredi 20 juin

Edito

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Stéphane Babey

Le bal des casse-pieds

Prendre les transports en commun devient de plus en plus instructif. Au terme d’un aller-retour, le pendulaire peut apprendre : 1) les derniers développements des déboires conjugaux du quinquagénaire désinhibé qui les raconte à son meilleur pote en gueulant dans son téléphone ; 2) les mélodies simplistes et entêtantes de plusieurs tubes horripilants à la mode ; 3) les retournements de situation de la nouvelle série à suspense de Netflix qu’un ado visionne sans casque ; 4) les résultats du football dans les championnats italien, espagnol et français avec les cris des commentateurs pour chaque but ; 5) les paroles des comptines dont des parents irresponsables abreuvent leurs enfants de moins de 3 ans (parfois même des bébés !) en leur collant leur smartphone à trois centimètres des yeux ; 6) les dernières blagues pas drôles des humoristes TikTok spécialisés dans un public de débiles légers ; 7) que le petit-fils de Mme Müller souffre actuellement d’une gastro, ce qui n’a pas trop entamé sa joie de vivre si on en croit ses hurlements enthousiastes diffusés à pleins tubes dans le wagon par l’appel en visio ; 8) etc. etc. etc.

Cette masse d’informations est récoltée involontairement par ledit pendulaire parce que de nombreux voyageurs égoïstes utilisent les capacités audiovisuelles de leur appareil sans avoir recours à un casque. Ou alors ils utilisent des écouteurs dont le volume est si fort que tout le monde entend quand même. Quant au pendulaire, il aura eu bien du mal à se plonger dans son livre, car des gêneurs l’auront déconcentré tout au long de ses deux heures de trajet.

C’est bien beau d’encourager les gens à emprunter les transports publics, mais si les périples en train et en bus sont à chaque fois un enfer à cause du bruit des cons hypnotisés par leurs gadgets de merde, ça ne donne pas trop envie.

En Belgique et dans d’autres pays européens, des messages sont diffusés régulièrement dans les trains pour rappeler que l’usage des appareils électroniques sans oreillettes est interdit. Qu’est-ce qu’on attend pour faire de même en Suisse ?

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