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Numéro 672

Vendredi 15 août

Edito

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Laurent Flutsch

39 de fièvre

Franchement, c’est un peu facile de critiquer. D’insinuer que Karin Keller-Sutter et Guy Parmelin sont d’affligeants tocards, aussi doués pour négocier avec Donald Trump que des sardines pour gagner un championnat d’échecs. « Négocier » ? Avec un taré égotique, complètement ignare, versatile, boursouflé d’orgueil et mauvais comme une teigne ? Forcément, c’est une loterie. Ça tient à des broutilles. Peut-être à la coiffure raide de la présidente de la Confédération ? Quelques bigoudis en plus et voilà, 20 % de taxes en moins ? Ou peut-être aurait-il fallu que Parmelin se fasse tatouer « I love golf » sur le poignet, ou qu’on rebaptise le Cervin « Trump Mountain » ? Allez savoir.

Pas facile non plus de négocier au nom d’un pays minuscule où sévissent des populistes obtus, allergiques à l’Europe et persuadés qu’on est bien meilleurs que tout le monde en position de repli, hors de tout, à pratiquer fièrement l’Alleingang. Les mêmes populistes, d’ailleurs, se réjouissaient beaucoup de l’élection de Trump. Bravo pour leur génie visionnaire.

Et donc, au lieu de jeter un œil sur la carte de géographie pour voir si par hasard la Suisse ne serait pas au beau milieu de l’Europe, on va poursuivre dans la même ornière bourbeuse et tout miser sur la dévotion effrénée envers le caïd de Washington : avec les sous des contribuables, lui acheter des F-35, des missiles Patriot et autres fourbis militaires à n’importe quel prix. Investir des sommes astronomiques chez lui. Continuer de snober les Européens qu’il abhorre, ne pas contrarier Israël qu’il soutient, se mettre en quatre pour lui plaire et lui prodiguer gâterie sur gâterie dans l’espoir de l’amollir. Pour qu’il devienne tout à coup un type avisé et gentil comme tout, qu’il revoie aimablement ses taxes douanières à la baisse, que dès lors nos entreprises exportatrices ne perdent pas trop de profits et leurs actionnaires pas trop de dividendes.

Et si ça ne marche pas, Karin Keller-Sutter pourra toujours essayer les bigoudis.

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