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Numéro 675

vendredi 5 septembre

Edito

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Laurent Flutsch

Poulets grillés

Démasqués par la RTS, 48 membres de la flicaille lausannoise défoulaient sur WhatsApp leur haineuse stupidité à base de racisme viscéral, de sexisme visqueux, d’attirance vomitive pour le Ku Klux Klan et les SS nazis. Ça représente 10 % de l’effectif… Et ce n’est que la partie visible, annonciatrice de nouvelles « révélations ». Un mot entre guillemets parce que tout le monde savait depuis vingt ans au moins.

Le profilage racial, les contrôles au faciès et autres ségrégations policières en Suisse sont dénoncés régulièrement par des ONG, le Conseil de l’Europe, l’ONU et les instances fédérales de lutte contre le racisme. Rien de nouveau sous le crachin.

En conséquence, que ce soit dans la rue ou dans les ergastules des hôtels de police, si l’on est basané, musulman ou Rom, mieux vaut tomber sur des agents corrects (comme la plupart le sont) et non sur des flics racistes (comme beaucoup trop le sont). Question de chance, quoi.

A Lausanne, le chef de la police tente de soigner le mal depuis trois ans. Les marquis politiques du cru semblent le découvrir et s’en offusquent vertueusement depuis que circulent les documents de la RTS. Quelques jours, donc. Mieux vaut tard que jamais, mais mieux aurait valu nettement plus tôt.

Il y a dans la police, forcément, autant de connards qu’ailleurs. Dans un pays dont le premier parti épand le purin xénophobe à coups de propagande lourdingue, le racisme ambiant monte en flèche : de 239 cas de discrimination signalés en 2015 à
1211 en 2024, selon les chiffres fédéraux. La hausse est moindre dans la police, mais dans un corps censé protéger la société dans sa diversité, c’est encore plus révoltant. Entre esprit grégaire et omerta, l’infection prospère sous les képis.

Racisme systémique ou structurel, on peut discuter de l’adjectif technique et en ajouter de plus essentiels : abject et immensément bête. Une tare hélas trop répandue pour que, dans cette histoire de Blancs et de Noirs, on puisse facilement sortir de la zone grise.

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