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Numéro 678

Vendredi 26 septembre

Edito

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Philippe Clément

La peur, petite lueur d’espoir dans la nuit

Gaza, assiégée, pilonnée, laminée, se meurt. Sous les yeux du monde. Et des nations, unies ou désunies, qui ne font rien. Ou si peu. Des discussions, des conférences, des votes, des décrets, des vetos. Tout un tas de trucs qui n’ont, dans la vraie vie, pas beaucoup d’impact.

Pas celui d’arrêter les balles ou les missiles, en tout cas. Pas celui de permettre aux civils palestiniens assiégés de manger, de dormir, de survivre non plus.

Et en Suisse ? Ah ! en Suisse, braves gens, on s’active. Mais len-te-ment. C’est qu’il faut laisser le temps au temps, vous voyez. Il faut peser le pour et le contre, vous savez. Il faut comprendre où la chatte a mal aux pieds. Ah non, pardon, ça c’était pour un autre truc, je m’égare… Mais vous avez compris le principe.

En fait, si l’on écoute notre diplomatie et, en particulier, notre ministre des Affaires étrangères, on fait « tout ce qui est possible » pour Gaza. Mieux : « Il y a quelqu’un qui peut faire quelque chose et ce sont les Etats-Unis et nous parlons avec eux. » Ça c’est top ! Bravo Ignazio ! On reconnaît là le fier fils de Tell, ascendant arrière-petit cousin d’Henry Dunant. On a un carreau d’arbalète en réserve, mais on attend surtout de voir comment on pourrait éventuellement soigner les blessés, une fois que tout ce chenit sera calmé.

Bref, visiblement, Gaza n’empêche pas trop Berne de somnoler. Même un hypothétique « rapport secret » étudiant la possibilité de reconnaître l’Etat de Palestine a vite été enfoui dans les sous-sols d’un abri « secret défense ». Ouh là ! Pensez ! Des fois que ça pourrait provoquer quelque chose.

En parlant de provoquer quelque chose, là où les images insoutenables d’un peuple massacré n’ont eu aucun effet, peut-être que la frousse bleue de monsieur le ministre, pris à partie vendredi passé à Bellinzone, obligé de se planquer pendant une heure avant de pouvoir prendre la poudre d’escampette, la queue entre les jambes et sous la protection de la police, amènera enfin une réaction forte. Parce que toute cette violence, franchement, c’est intolérable.

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