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Numéro 682

Vendredi 24 octobre

Edito

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Stéphane Babey

Les nostalgiques de la matraque

Coup sur coup, des manifestations pour la fin du conflit à Gaza ont été brutalement réprimées, à Genève le 2 octobre et à Berne le 11 octobre. Les nombreux témoins rapportent des violences policières comme on n’en avait plus vu depuis longtemps en Suisse. La question de savoir qui a commencé et quelle est la responsabilité des casseurs infiltrés dans les défilés est secondaire. Ce qui interpelle, c’est la manière totalement décomplexée dont les agents de maintien de l’ordre ont appliqué dans les deux cas une force excessive à l’encontre de citoyens qui, dans leur écrasante majorité, étaient pacifiques.

Les témoignages font froid dans le dos (lire en page 3), tant la répression a été aveugle et arbitraire. On est ici face à de la brutalité policière digne des années 1960 et 70, qu’on croyait disparue pour de bon dans les poubelles de l’Histoire. Ah, la bonne époque où taper sur du gauchiste permettait aux flics de soulager leur stress !

Difficile d’évoquer, en Suisse, des ordres venus d’en haut, tant les différents corps de police sont indépendants, sans compter qu’à Genève c’est une socialiste qui dirige le Département de la sécurité, et qu’elle soutient que l’action de ses troupes était proportionnée.

En revanche, on sent bien dans quel état d’esprit se déroulent les faits. L’UDC appenzellois David Zuberbühler a déclaré (Le Temps, 14.10) : « Aux États-Unis, la police est soutenue par la Garde nationale. Peut-être avons-nous besoin d’une unité de soutien militaire. » Le conseiller national fait là référence au déploiement anticonstitutionnel des troupes dans les villes démocrates. Oui, pour quelques casseurs, un élu suisse appelle au déploiement de l’armée dans nos villes !

Qu’on ne s’y trompe pas : Trump fait flotter sur le monde entier, y compris en Suisse, une ambiance de fascisme rampant qui incite le poulet de base à cogner comme un sourd sans trop se soucier des conséquences. Ce sont des décennies d’efforts pour mettre sous contrôle la violence institutionnelle qui sont en train de voler en éclats.

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