On a appris ce week-end que le Département de la défense se fout de la gueule des citoyens depuis un moment avec les F-35. Selon Le Matin Dimanche (17.8), le prix fixe tant vanté par Viola Amherd n’était qu’une vaste blague. Car tout achat d’armement aux Etats-Unis par un pays étranger passe par le gouvernement fédéral, tenu par une loi qui interdit tout déficit dans la transaction. C’est toujours le client qui paie les surcoûts. Qui plus est, chaque contrat précise qu’aucun recours en justice n’est possible. Autant dire qu’acheter des fournitures militaires à Washington, c’est l’assurance de se faire entuber.

La rouerie de l’administration helvétique, qui a voulu nous faire gober la fable du prix fixe, n’enlève rien à la fourberie des racketteurs de la Maison-Blanche, qui pratiquent l’extorsion vis-à-vis de leurs partenaires commerciaux. Et non seulement le F-35 est hors de prix, inadapté à notre pays, vendu par un gangster qui nous tord le bras avec ses 39 % de droits de douane, mais en plus il peut être désactivé à distance par Trump ou un autre malade mental qui lui succédera. Ce qui est tout de même dangereux pour un avion vendu par des enragés national-capitalistes convaincus que le véritable ennemi des Etats-Unis, c’est l’Europe.

De plus en plus de voix s’élèvent pour que la Confédération renonce à cet achat débile. Mais le Conseil fédéral ne veut pas en entendre parler. Notamment parce que 700 millions de francs ont déjà été versés, soit environ 10 % de ce prix qui ne cesse de progresser. C’est vrai que c’est idiot de jeter une telle somme par la fenêtre… En même temps, si on inspecte les dépenses de ces dernières décennies, ce n’est pas grand-chose. En 2012 par exemple, la Défense tirait la prise d’un nouveau système informatique qui n’a jamais fonctionné. Argent perdu : 700 millions aussi. Et des fiascos comme celui-ci, nos ministres en sont coutumiers. Envoyer péter Trump et sa clique en leur disant de se garder leurs F-35, n’est-ce pas un plaisir qui vaut bien 700 millions ?