Un nouveau pape, ça change quoi ? Ah mais ça change tout, c’est très important ! Aux esprits chagrins qui se lamentent de la continuation rance et réactionnaire d’une tradition entièrement basée sur la superstition, il est impératif de répondre : oui, mais celui-là il est américain et il a envoyé quelques piques à Donald Trump et à son vice-président sur les réseaux sociaux ! Voilà effectivement qui devrait donner à réfléchir. Apparemment, contre la montée de l’irrationnel, du fascisme, du sexisme, de la violence, de l’intolérance, de l’arbitraire et du mensonge, on compte à présent sur le soutien du chef de l’Eglise catholique. Une institution dont on sait, évidemment, à quel point elle a contribué, urbi et orbi, à faire chuter les tyrans et à ramener les extrémistes dans le droit chemin au cours de l’Histoire…

Mais bon, au moins, entend-on également, ce n’est pas un intégriste comme certains de ses prédécesseurs, et au point où on en est, son choix est un message important aux grands de ce monde ! On avait certes entendu la même chose à propos du pape François, et on se demande bien quelles avancées prodigieuses se sont réalisées pendant ses douze ans de pontificat, mais admettons. Ne soyons pas négatif, ni pessimiste: habemus apparemment pas trop mal papam. Ça reste quand même le pape, mais OK. Et puis il porte des soutanes recyclées pour lutter contre le changement climatique, ça devrait compenser un peu tout ce qu’on pourrait découvrir de gênant sur lui.

En attendant, laissons-lui le temps de trouver ses marques et de décider quoi faire du pouvoir absurde et totalement anachronique qui lui est conféré. Ça doit bien être à sa portée de fixer des objectifs plus productifs pour sa boîte que celui de violer des enfants en toute impunité, et en tous les cas le Créateur de l’Univers en personne pourra l’y aider (si on a bien compris). Pour le reste, essayons tout de même de faire un monde meilleur sans son aide : si ça se trouve, il pourrait échouer.